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La guerre sans nom

Dès le début de la menace occidentale d’intervenir en Syrie, les responsables politiques et les observateurs ont buté sur une difficulté sémantique.

Comment qualifier l’opération envisagée ?

Action, avertissement, punition, opération, intervention, guerre ?

En réalité, ce qui venait d’abord l’esprit de ceux qui s’avisaient de la nommer était de la définir négativement.

Nous avons donc eu droit à une liste de « pas »

Non, ce n’était pas une guerre

Pas une action militaire classique

Surement pas l’Irak ou l’Afghanistan

Il n’y aurait pas de troupe au sol

Et ça ne durerait pas longtemps.

La définition des objectifs suivaient la même règle :

Il ne s’agissait pas de renverser le régime

Pas mĂŞme de modifier les Ă©quilibres de la guerre civile

Pas de défendre des puits de pétrole

Et ne surtout pas déstabiliser le Liban

Pas d’enflammer la Jordanie ou la Turquie

Pas d’ajouter à la violence irakienne

Pas de provoquer l’Iran.

Encore moins d’embraser le Moyen Orient.

Et qui conduirait cette guerre ?

LĂ  encore, les mots manquaient.

Comment qualifier la coalition qui se proposait d’intervenir ?

Ce n’était pas une coalition internationale

Pas plus qu’occidentale puisque plusieurs pays importants manquaient à l’appel.

On ne trouva pour la désigner que le terme de « volontaires »

La coalition des volontaires.

Autant dire la coalition des coalisés !

« La guerre sans nom » empruntait ainsi à la définition de Dieu dans la théologie négative. On ne pouvait pas dire ce qu’elle était. Seulement ce qu’elle n’était pas.

Et c’est pourquoi il restait pour désigner son but le mot de punition.

Les Etats-Unis - parce qu’ils leur reste l’idée d’être porteurs d’une « destinée manifeste » - et la France - parce qu’elle croit toujours à sa vocation universelle de pays des droits de l’homme – se sont ainsi associés pour agir au nom de la providence.

Ils devront sans doute en rabattre si la Providence en décidait autrement.